Hasae Itsuka [Citadin]

Mesurant un mètre septante-cinq pour un poids de soixante kilos, Hasae est plutôt bien bâti. Sa silhouette paraît mince et élancée, peut-être un peu frêle à première vue. Mais il n’en est rien. Malgré son apparence fragile, il cache derrière ses vêtements un corps bien musclé qu’il a acquit pendant des années d’entraînement au sein de l’armée. Ses cheveux sont de couleur mauve sans ajout. Contrairement à son frère, la couleur de ses cheveux est unie et ne contient aucune mèche ou reflet susceptible d’attirer l’attention. On dit également de lui qu’il aurait hérité d’une majeure partie des caractéristiques physiques de sa mère. Ses yeux, quant à eux, sont d’un bleu intense s’accordant parfaitement à la couleur de ses cheveux. Comme son frère, il a hérité de ce regard perçant, envoûtant et pénétrant dans lequel on pourrait se noyer à vu d’œil.

Hasae est d’un tempérament plutôt bagarreur, tout le contraire de Sekai qui, lui, était d’un tempérament posé et d’un calme parfois effrayant. Il était plutôt du genre à enchaîner les bêtises et les engueulades des parents étant enfant. Dans sa jeunesse, il aimait se mesurer à son frère, qui était l’aîné de la famille, et il savait se battre des heures durant avec lui pour déterminer lequel était le plus fort. Même si le plus souvent, il ressortait perdant de la bataille. Mais ça ne le décourageait pas pour autant et il redoublait d’effort pour le battre la fois suivante. Adepte du combat au corps à corps, Hasae sait également manier remarquablement le sabre japonais et il profite régulièrement de son temps libre pour s’entraîner avec Sekai à l’art du kendoka.

Hasae vient d’un milieu assez aisé et n’a donc jamais eu de mal à subvenir à ses besoins, quels qu’ils soient. Il a néanmoins dû apprendre à se débrouiller seul rapidement parce que ses parents n’avaient pas suffisamment de temps à lui accorder, à lui comme à ses trois frères. Vers l’âge de 10 ans déjà, les enfants de la famille Itsuka étaient devenus autonomes et savaient se débrouiller par leur propres moyens, se partageant les différentes tâches à faire dans la maison. Des gamins de 10 ans avec une mentalité d’adolescent de 16 ans pour les aînés de la famille. Surprenant, n’est-ce pas ?

Les années passèrent, Hasae était maintenant âgé de 14 ans et Sekai de 15 ans. Malgré le temps qui s’était écoulé, la relation qu’entretenait les deux frères n’avaient pas tellement changé. Ils aimaient toujours passer le temps en se bagarrant pour savoir lequel était le plus fort. Et malgré le fait qu’ils devaient se comporter en adulte pour montrer l’exemple aux plus jeunes, ils ne pouvaient pas s’empêcher de faire des bêtises et de s’accuser l’un l’autre lorsqu’arrivait l’heure de l’engueulade des parents et de la punition. Et bien souvent, ils étaient punis ensemble.

Vers ses 20 ans, Sekai quitta la demeure familiale pour aller s’installer dans une ville non loin de là. Il s’installa à son propre compte et trouva rapidement du travail et un petit appartement dans un coin tranquille. Appartement qui se transforma rapidement en un gigantesque manoir imposant. Hasae venait lui rendre visite de temps en temps, prenant de ses nouvelles le plus souvent possible car l’air de rien, il lui manquait. Son départ laissait un grand vide à la maison. Et bientôt, ce fut au tour d’Hasae de quitter le berceau familial. Ne sachant pas vraiment où aller, ni vers quel métier se tourner, il fit son service militaire pendant deux ans puis passa l’examen d’entrée à l’armée avec succès et monta rapidement en grade.

Ayant acquis le respect de plus un des hauts gradés, il était à présent considérés comme un atout majeur de l’armée. Son maniement des armes blanches ainsi que celui les armes à feu avaient rapidement fait de lui un homme imposant, les nouvelles recrues le craignant un peu les premiers jours. Il fallait bien l’avouer, Hasae n’était pas ce qu’on pouvait désigner comme quelqu’un de tendre. Avec le temps qu’il avait passé à l’armée, il avait appris à s’endurcir, à ne plus montrer ses émotions et à rester d’un calme et d’une passibilité surprenante quelque soit la situation. Néanmoins, il lui arrivait tout de même quelques fois de déraper et de perdre le contrôle sur ce qui se passait autour de lui, même si ça restait assez rare.

Il travailla ainsi pour l’armée pendant plusieurs années, entraînant les recrues et menant de multiples missions à terme, attisant parfois la jalousie de ses collègues soldats qui auraient sûrement préféré avoir droit à des missions plus importances que celles de partir en reconnaissance ou de patrouiller en ville… Mais Hasae s’en moquait. Tout ce qui importait pour lui était de mener à bien sa mission, quelqu’en soit le prix à payer pour cela. Et souvent, des hommes de sa propre brigade ne revenaient pas indemne du combat ou de la mission à accomplir, certains étant trop faibles, d’autres n’ayant pas eu la chance de s’en sortir.

C’est d’ailleurs comme ça qu’il vit périr plusieurs personnes qu’il connaissait, des amis comme des ennemis. Mais ses années de formation au sein de l’armée lui avaient appris à ne pas pleurer devant le cadavre du soldat mort, quelque fut la relation qu’il entretenait avec celui-ci. Mais la mort qui sembla la plus injuste pour lui resterait celle de son meilleur ami qui s’était fait prisonnier de guerre pour finir exécuté avant qu’il ne puisse le sauver. Il avait lui-même assisté à son exécution, l’ayant vu quelques minutes avant qu’une balle ne vienne se loger dans son cou, faisant s’étaler lourdement son corps au sol.

Paralysé par la haine qui semblait avoir pris possession de son corps, c’est ainsi qu’il ôta avec une précision surprenante la vie de chaque personne qui avait observé, de près ou de loin, l’exécution de son ami. Ce fut un vrai carnage… Des corps ensanglantés s’entassaient sur le sol, l’odeur de mort s’élevait dans les airs et Hasae poussa un cri, un cri de rage, de haine à l’égard de ces soldats qui venaient d’achever sans pitié l’homme qu’il connaissait et qu’il aimait. Car oui, cet homme, celui qu’il considérait comme son meilleur ami, était en réalité bien plus que ce qu’il n’y laissait paraître.

Ses vêtements tâchés de sang, il s’approcha du cadavre et le porta, ayant décidé de le ramener à la base pour qu’il puisse l’enterrer dignement avec tous les autres soldats morts au combat. Arrivé là-bas, il prit lui-même le soin d’avertir la famille du décès de l’homme et des circonstances de sa mort. Malgré le fait que son meilleur ami était à présent mort et enterré, cela ne l’empêchait pas de se rendre régulièrement sur sa tombe, observant une minute de silence tout en repensant aux moments qu’ils avaient passé ensemble. Tout cela semblait si loin à présent… Mais jamais il ne pourrait l’oublier, il le savait.

Après cet incident tragique, il continua néanmoins à servir l’armée, protégeant ses soldats au péril de sa vie même si parfois cette action échouait, se rappelant de son ami mort au combat et sachant qu’aucune vie ne devait être gâchée ni gaspillée, qu’aucun soldat ne méritait une mort aussi cruelle que celle d’être fusillé.

Poursuivant sa vie comme chaque être humain qui avait un but à sa vie, il retrouva bientôt son frère dans une ville qui semblait être en pleine expansion, décidant de s’y installer pour le voir de temps à autre tout en continuant à travailler au sein de l’armée, car il savait que sa place se trouvait là et pas ailleurs.

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