Débuts heureux ou flop total? [PV chaton]

Une semaine plus tôt:

Takome avait emménagé dans la nouvelle maison qu’ils avaient choisie avec son amant. Voyant que le marché était en pleine expansion dans cette ville et que cela arrangerai ses affaires, il en avait longuement discuté avec Sekai avant de se décider enfin à déménager pour commencer une nouvelle vie en quelque sorte et déployer son affaire sur d’autres marchés plus importants. Il avait aussi décidé de jouer sur plusieurs tableaux et de se servir de son entreprise en nouvelles technologies pour créer un sex shop dans le centre-ville puisque celle-ci possédait apparemment une maison d’hôtes qui avait un franc succès et qui était réputée. Ainsi donc, il était sûr de se faire bon nombres de clients et un chiffre d’affaire intéressant. Surtout qu’il comptait innover dans le monde des jouets sexuels et ainsi s’assurer une clientèle fidèle en les surprenant à chaque fois.

Et Sekai dans tout ça ? Il lui avait promis qu’il l’aiderait à ouvrir son cabinet vétérinaire. Il avait déjà trouvé un local qui ferait largement l’affaire et qui était placé de telle sorte que si l’affaire de son chaton fonctionnait bien, il était possible de construire sur les terrains environnants afin de l’agrandir et/ou de l’améliorer. Que demander de plus ? Il avait même fait venir des entrepreneurs et des architectes qu’il employait afin de rendre l’endroit utilisable au plus vite, consultant son amant pour voir si les plans et les photos des installations lui convenaient ou non et rediscutant avec lui de ce qu’il voudrait pour le satisfaire au mieux. De toute façon, il lui devait bien ça. C’était un peu de sa faute s’ils quittaient leur ancienne ville et il ne savait pas vraiment si son amant serait à l’aise et bien ici. Il avait donc décidé de s’employer à tout faire pour le rendre heureux et lui faire oublier leur ancienne vie.

Une fois arrivé dans leur maison, il s’était tout d’abord mit à bosser d’arrache-pied afin de rendre la maison habitable au plus vite. Sekai le rejoignait la semaine suivante et il voulait que leur petit nid soit prêt et parfait. Il avait donc engagé des déménageurs qui avaient ramenés leurs meubles et en avait acheté de nouveaux aussi parce cette maison était plus grande afin que leurs hybrides qui suivaient eux aussi le mouvement aient chacun leur pièce pour dormir. Il avait aussi fait venir des décorateurs et avait été très exigeant sur ce qu’il voulait : la perfection. Et jusque-là, tout avançait de façon satisfaisante. Il était exigeant comme toujours mais les hommes qui travaillaient sur sa maison étaient bien payés et faisaient tout ce qu’il voulait, lui enlevant une épine sacré épine du pied.

L’arrivée de Sekai :

Takome était en ébullition. Ça faisait une semaine qu’il n’avait pas vu son amant et il n’en pouvait plus. En manque de câlin, en manque de sa présence, en manque de sexe aussi, bien sûr, on ne se refait pas. Il était pressé et à la fois stressé. Il voulait le revoir au plus vite mais en même temps, il espérait qu’il arrive le plus tard possible. Pourquoi était-il dans un tel état ? Aussi fébrile qu’un agneau et autant sur les crocs qu’un loup ? La raison était bien simple. Il lui réservait une surprise pour son arrivée. Et pas des moindres. Car, après une longue réflexion, un long débat avec lui-même, il en était venu à la conclusion que finalement Sekai était l’homme qu’il lui fallait et qu’il n’était pas décidé à s’en séparer ni à le laisser s’enfuir. Ça, il ne le supporterait pas. Peut-être même encore moins qu’il n’avait supporté la mort de son ancien amant. La vie avait enfin décidée d’être clémente avec lui en ce qui concernait le côté sentimental et il ne comptait pas prendre le risque de gâcher cette chance.

Au salon tout était fin prêt. Il avait passé l’après-midi à faire des allez retours entre la cuisine et le dit salon afin de préparer sa surprise comme il se devait. Il avait mitonné de bons petits plats pour son homme tout en donnant au salon une ambiance tamisée et romantique. Et il n’y avait pas été avec le dos de la cuillère. La table à manger avait été remplacée par une simple table ronde où il avait mis une nappe sobre et bordeaux. Il y avait disposé quelques pétales de fleurs, deux petites bougies rouges et avait sorti les plus beaux couverts qu’il avait acheté pour l’occasion. Il avait tiré les lourds rideaux, bordeaux eux aussi, assombrissant considérablement la pièce dont la seule lumière provenait de la cinquantaine de bougies qu’il avait disposé à des endroits stratégiques pour leur donner suffisamment de lumière sans pour autant casser l’ambiance romantique qu’il avait créé. Et enfin, une douce musique s’élevait, provenant de la chaine hifi où il avait mis un cd acheté pour l’occasion. La dernière petite touche avait été l’encens aux effets aphrodisiaque qui brûlait dans un coin de la pièce, dispensant une légère odeur sucrée de cannelle et de vanille. En regardant le résultat, il fut fier de lui. Mais l’idée que cela ne plaise pas à Sekai le fit redescendre aussi vite sur terre et il quitta la pièce pour aller se changer, enfilant une tenue décontractée mais qu’il voulait sexy et classe à la fois. C’est ainsi qu’il s’affubla d’un jean noir étroit et d’une chemise moulante dont il laissa les premiers boutons détachés. Dans la poche gauche de celle-ci, il glissa le petit écrin qu’il avait été cherché dans la matinée, celui-ci faisant un léger poids au niveau de son cœur, poids qu’il n’enlèverait que lorsque Sekai aurait accepté.

Soupirant, il alla ensuite se coiffer, se mettant un peu de gel et termina de se préparer en s’aspergeant un peu de parfums. Une fois fin prêt, il s’observa dans la glace, essayant de se convaincre que tout se passerai bien avant de reprendre son éternel masque d’assurance et de descendre pour ouvrir au serveur qu’il avait engagé pour l’occasion. Ni trop beau pour ne pas que Sekai se focalise sur lui et ni trop laid pour éviter qu’il fasse tâche dans le décor qu’il avait préparé avec soin, il était satisfait. Il lui indiqua donc la cuisine, et les plats, lui expliquant quand et comment il devrait les faire réchauffer pour que tout soit parfait. Il savait que le serveur avait une formation d’hôtellerie en cuisine mais il voulait être prudent. Ce n’est qu’une fois sûr qu’il avait bien compris ce qu’on attendait de lui qu’il le quitta pour sortir une bouteille de champagne et la poser sur la table de la salle à manger dans un présentoir spécifique contenant assez de glaçons pour maintenir la bouteille fraiche.

Regardant sa montre, il sentit son cœur s’accélérer et respira longuement pour se détendre lorsqu’enfin il entendit une voiture s’engager dans l’allée qui menait à la maison. Son amant était enfin là. Se dirigeant vers la porte d’entrée, il l’ouvrit et se posta sur le perron, appuyé nonchalamment contre la chambranle de la porte, se donnant un air décontracté alors qu’à l’intérieur de lui il était excité, chamboulé et au comble du stress.

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Une semaine plus tôt :

Une nouvelle ville pour une nouvelle vie…

Sekai semblait plutôt inquiet. Cette idée de vouloir déménager ne le mettait pas tellement à l'aise. Il s'était attaché à son ancienne ville, à son train-train quotidien et n'aurait pas voulu délaisser cette petite vie tranquille qu'il avait commencé. Sauf qu'à présent, il ne vivait plus seul et se devait de satisfaire les envies et désirs de son amant. Il lui avait donc donné son accord pour déménager dans une nouvelle ville et une nouvelle maison qu’ils avaient choisi ensemble, un grand manoir qui ressemblait assez à leur précédente demeure avec suffisamment de pièces pour accueillir tous leurs hybrides… Mais combien lui en restait-il au final ? Juste deux : Yaken et Sugiru. Les autres s’étaient soit enfuis pendant qu’ils en avaient eu l’occasion, soit ils avaient à présent rejoint le cimetière avec d’autres personnes que Sekai avait déjà eu le malheur de croiser sur sa route en étant de mauvaise humeur.

Tout ça pour dire que finalement, il allait devoir déménager et retrouver un bâtiment assez grand pour y refaire bâtir sa Clinique Vétérinaire. A cette pensée, il soupira intérieurement, se disant que c’était comme si il recommençait tout depuis le début. Mais cette fois, il savait qu’il ne serait pas seul et que son amant ferait tout pour l’aider à se sentir bien dans leur nouvelle ville. D’ailleurs, en arrivant sur les lieux, Takome avait déjà trouvé un local qui ferait très bien l’affaire avec des possibilités d’agrandir et de bâtir sur les terrains environnants si nécessaire. Tout simplement parfait. Enfin, du moins c’est que Sekai lui répétait sans cesse. Il discuta encore et encore avec lui afin que son amant ait une bonne perspective de ce qu’il voulait pour sa Clinique, lui montrant des plans, corrigeant certaines choses, en améliorant d’autres et le remerciant finalement de l’aider pour ses projets.

Après s’être assuré que Takome ait bien compris ce qu’il voulait pour sa Clinique Vétérinaire, il le laissa se débrouiller seul et s’occuper de tout préparer pour son arrivée une semaine plus tard. En effet, il devait retourner dans leur ancienne ville pour régler quelques petits détails administratifs. C’est donc ainsi qu’ils se retrouvèrent chacun seul à gérer leurs petites affaires. Sekai signait quelques papiers, choisissait quelqu’un pour reprendre la Clinique qu’il laisserait là-bas mais qui accepterait de travailler sous ses ordres tandis que son amant s’occupait de gérer l’avancement de son local ainsi que la maison qu’il voulait rendre habitable au plus vite. Et c’est comme ça que le jeune homme se retrouva avec une montagne de travail sur les bras, passant de la petite paperasse à remplir aux dossiers de ses clients à ranger dans des armoires ou à informatiser, selon la récence du document ou non, car maintenant, tout se faisait par ordinateur, de la prise de rendez-vous à l’informatisation des dossiers clients.

Et la paperasse ne cessait de s’entasser sur un coin de son bureau, le faisant souffler d’agacement. Personne n’avait donc été désigné pour s’occuper de ce travail pendant son absence ? Apparemment, non. Haussant les épaules, il soupira, se disant que ses anciens collègues de travail n’étaient qu’une bande de feignasses qui ne pensaient qu’à leur gueule. Seule sa secrétaire faisait réellement bien son travail et encore… Par moment, il lui était même difficile d’en venir à bout. Finalement, l’heure de la pause arriva et Sekai se laissa retomber dans son fauteuil en soupirant une nouvelle fois, détournant le regard de la pile de dossiers qui semblait aussi droite que la Tour de Pise et qui menaçait de s’écrouler d’un moment à l’autre.

Il passa donc une main dans la poche de son pantalon pour en sortir son portable, y jetant un bref coup d’œil afin de voir si son amant lui avait laissé un message ou non. Il fronça les sourcils en voyant que non et décida finalement de l’appeler pour prendre de ses nouvelles. Il fut rassuré d’entendre sa voix et resta au téléphone avec lui une bonne demi-heure avant de se remettre à travailler pour faire un peu diminuer cette pile de dossiers qui continuait de se balancer lentement sur le coin de son bureau. Il finit par s’endormir sur son bureau tellement son travail l’ennuyait, les bras croisés sur son support en bavant légèrement, rêvant de son amant et de leurs ébats pour le moins violents mais plaisants… Jusqu’à se faire réveiller brusquement par l’entrée de sa secrétaire dans son bureau. Celle-ci referma la porte derrière elle en entrant et la pile de dossiers s’écroula sur le pauvre jeune homme qui releva lentement la tête, essuyant la légère trace de bave au coin de ses lèvres puis jetant un bref regard interrogateur à sa secrétaire qui lui apportait tout simplement sa tasse de café habituelle après son repas. Il la remercia et lui dit de poser la tasse pendant qu’il recommençait à faire une pile avec les dossiers de ses clients.

Il mit au moins quatre jours avant de réussir à boucler les dossiers de ses clients et soupira d’aise en ayant terminé, se laissant aller à rêvasser dans son fauteuil. Un peu de détente n’avait jamais fait de mal à personne. Mais son travail était loin d’être terminé. A présent, il lui restait encore un gros problème à régler : Qui allait-il laisser à la tête de sa Clinique ? Pour se décider sur son « successeur », il fit passer des entretiens avec chacun de ses ex-collègues qui étaient maintenant ses employés, n’oubliant personne mais préférant les vétérinaires et gérants expérimentés. Il fit son choix le lendemain et signa les papiers avec la personne qu’il avait choisie. Il lui expliqua quelques termes du contrat, signalant que le cabinet lui appartenait toujours et qu’une partie de l’argent lui reviendrait au final. Oui, car le terrain et les installations lui appartenait toujours et qu’il ne comptait pas tout céder à son successeur. Sekai aimait avoir un certain pouvoir sur ses inférieurs et ne se gênait pas pour faire promouvoir son droit. Soit, après de longue explications vaines, et sans grand intérêt pour la plupart, il quitta la Clinique, répétant une fois de plus qu’il repasserait dans quelques mois pour vérifier l’avancement des choses.

Retour à la maison :

C’est donc ainsi qu’il regagna sa voiture sur le parking et qu’il s’y installa, démarrant tranquillement pour prendre le chemin de sa nouvelle maison. Il était à la fois pressé de rentrer chez lui pour retrouver son amant qui lui avait tant manqué mais aussi stressé, se demandant s’il s’habituerait bien à sa nouvelle vie avec lui comme il le lui avait dit avant de partir. C’est vrai, il allait partir loin de tous les gens qu’ils connaissaient, de sa famille aussi… Mais il se disait qu’il pourrait toujours prendre contact avec eux par téléphone et fixer une date pour les retrouver. Et puis, c’était aussi l’occasion de faire de nouvelles connaissances et de se forger une autre réputation. Non pas que la sienne était mauvaise, mais c’était l’occasion de partir sur de nouvelles bases, même s’il savait qu’au fond de lui, il ne changerait pas vraiment et Takome non plus. Enfin, du moins c’est ce qu’il espérait. Il n’aurait pas voulu qu’il change, pour rien au monde. Il l’aimait pour ce qu’il était et rien d’autre. Et puis maintenant, il fallait bien avouer qu’il commençait à le connaître assez bien, à savoir ce qu’il aimait ou non. Il parvenait même à deviner quand quelque chose l’agaçait ou le gênait.

Il arriva finalement dans l’allée du manoir quelques deux heures de route plus tard et gara la voiture devant le garage avant d’ouvrir sa portière, jetant un œil par dessus pour voir Takome appuyé contre la porte avec son air décontracté comme à son habitude. Il sourit et sortit de son véhicule, claquant la portière avant de le rejoindre tranquillement sur le pas de la porte. Il s’arrêta devant lui et se pencha pour venir l’embrasser tendrement, passant une main dans son cou. Ce contact avec son homme lui avait tellement manqué, à tel point qu’il déprimait presque de devoir rester loin de lui plus d’une journée. Il finit par rompre le baiser et souffla à quelques centimètres de son oreille, se laissant aller contre lui.

- Hum, tu m’as tellement manqué…

Il soupira intérieurement, se demandant si Takome ne le trouvait pas ridicule ce coup-ci, mais il ne laissa rien paraître de la gêne sur son visage, restant parfaitement naturel. Il caressa longuement son dos, un sourire en coin aux lèvres, puis se détacha de lui, en profitant pour réajuster sa tenue et remettre son katana en place qui pendait à son kimono, ce même kimono qu’il avait porté lors de leur première rencontre. Il jeta un regard curieux derrière Takome, étant impatient de voir comment avait été agencée leur nouvelle maison. Il reporta finalement son regard sur son amant et se passa une main dans les cheveux, un peu embarrassé de devoir faire face à une telle curiosité. Il s’appuya finalement contre le mur de la maison et lui sourit légèrement.

- Alors, tu me fais rentrer ou tu préfères que je dorme dehors pour aujourd’hui ?

Sekai se retint de rire à sa remarque, sachant pertinemment bien que son amant ne le ferait pas dormir dehors mais il aimait le taquiner un peu par moment. Il fut surpris de ne pas entendre un son de voix sortir de sa bouche pendant les quelques minutes qui suivirent et se demanda si son homme se sentait bien. Il haussa un sourcil et attendit encore un moment, espérant avoir une réaction ou une réponse de sa part parce que là, ça devenait vraiment inquiétant. Il commençait même à se demander s’il avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer pour rester aussi silencieux.

Son amant était enfin là, juste à quelques mètres de lui, sortant de sa voiture. Il essaya de garder son air décontracté malgré le stress qui montait un peu plus au fur et à mesure que les minutes passaient et finit par y parvenir après quelques longues inspirations et expirations qui eurent le mérite de diminuer son rythme cardiaque à quelque chose de plus normal. Enfin… presque plus normal. Car malgré tout, la boule présente dans sa gorge et le poids dans son estomac étaient toujours bien là, eux. Misère ! Pourquoi était-ce si dur ? Et comment son amant avait-il pu réussir à le réduire à ça en l’espace de quelques mois seulement de vie commune ? Parfois, il se disait que Sekai l’avait envoûté, avait pratiqué le vaudou sur lui pour pouvoir le faire devenir un gentil petit agneau docile. Bon, il était loin d’être docile mais jusque là, jusqu’à ce qu’il se décide à faire cette demande si particulière, jamais il ne se serait imaginé faire une telle chose et se retrouver « casé » comme on dit. Malgré tout, si son chaton lui disait oui, il savait très bien qu’il serait le plus heureux des hommes. Il ne pouvait pas nier tous ces petits picotements de bonheur qui parcouraient son corps à chaque fois qu’il imaginait une réponse positive de la part de son compagnon.

Mais pour le moment, tout ce qui comptait c’était de le retrouver, de le sentir contre lui, tant son contact, sa voix, son odeur lui avaient manqué. Il avait besoin de sa ration quotidienne et il en avait été privé pendant une semaine. Une trop longue semaine à son goût. Une semaine sadique qui, malgré le fait qu’il était bien occupé, semblait vouloir le torturer un peu plus en faisant s’écouler les heures, les minutes, les secondes, lentement. Trèèès lentement. Tant de sadisme ne devrait pas être permis. Même si cette séparation lui avait permis de mesurer l’ampleur de ses sentiments pour son homme et d’être ainsi persuadé qu’il faisait le bon choix en lui demandant sa main. Il ne pouvait pas être plus sûr que maintenant.

Finalement, son amant finit par le rejoindre sur le perron. Malgré son air détendu et impassible qu’il arbore habituellement, il ne pouvait s’empêcher d’être tendu et légèrement crispé. Pourtant, il fit de son mieux pour répondre à son baiser, fermant les yeux pour savourer et retrouver les sensations qui lui avaient tant manquées. Cette langue chaude et mutine jouant contre la sienne, la douceur de cette bouche qu’il parcourait, le corps ferme et svelte pressé contre le sien. Comment pourrait-il s’en passer ? Comment pourrait-il songer à renoncer à tout ça si par malheur Sekai le repoussait ce soir ? Il ne savait pas. Tout ce dont il était sûr, c’est qu’il ne s’en sentait pas capable.

Il sentit finalement ce dernier se décoller de lui et rouvrit les yeux en chassant toutes ces mauvaises pensées. Le plus important était de profiter de sa présence pour le moment. Et puis, ce souffle chaud parcourant son cou tandis qu’il lui murmurait une petite phrase qui lui alla droit au cœur… Il se sentait comme propulsé au paradis. Ah, que l’amour rend bizarre. Lui qui était réputé pour avoir un cœur de glace… On dirait bien que celui-ci avait définitivement fondu au contact de son amant. Et pour rien au monde il n’aurait souhaité faire marche arrière. Son nouveau lui lui convenait pour le moment. Du moins, il lui conviendrait tant qu’il ne sortirait pas de l’intimité qu’il partage avec son chaton. Il s’était peut-être adoucie mais il y avait des limites. A l’extérieur, il restait le grand et froid Takome. Et il ne comptait pas changer ça. Il avait tout de même une réputation et tenait à garder le peu de dignité qu’il lui restait.

Tout à ses pensées, il regarda vaguement Sekai réajuster sa tenue et s’appuyer contre le mur juste à côté de lui. Ne le quittant pas des yeux, il ne put s’empêcher de le détailler. Ce kimono, il le reconnaissait. Il ne pourrait pas l’oublier puisque c’était celui-là même que portait son peut-être futur mari le jour de leur rencontre juste après que son ancienne maison ai brûlée. Jour qui au final avait définitivement changé sa vie. Et si au début il avait pesté contre son malheur, il avait bien vite oublié sa colère face à Sekai. Il fallait croire que déjà celui-ci avait le don de faire de lui un autre homme, plus calme et plus doux. Et ça n’était pas plus mal d’un certain côté.

Lorsque son amant reprit la parole, il ne put s’empêcher de sortir de ses pensées. Il secoua un peu la tête et se força à se détendre. Après tout, c’est pas comme s’il courrait vers sa perte. Son chaton pourrait aussi bien accepter que refuser. Il avait donc une chance sur deux de se planter. 50% de chances d’être heureux à la fin de ce repas. C’était déjà mieux que rien. Et cette idée lui arracha un sourire alors qu’il avait un soudain regain de confiance en lui.
« Désolé, chaton, j’étais un peu ailleurs. Des petits détails qui me trottaient dans la tête, rien de bien important. »
Il se décolla de l’embouchure de la porte pour l’attirer dans ses bras, l’enlaçant étroitement, les mains posées au creux de ses reins. Il se pencha et déposa de petits baisers dans son cou qu’il finit par mordiller et sucer pour sentir les petits frissons qui parcouraient le corps de son amant chaque fois qu’il lui faisait un suçon habituellement. Il s’acharna donc sur le petit morceau de peau sensible jusqu’à ce qu’il prenne une teinte violacée et après un dernier coup de langue affectueux, il releva la tête en souriant, plongeant ses yeux dans ceux de son chaton.

« Je trouvais qu’il manquait quelque chose ici… » dit-il en caressant la marque toute neuve. «Et c’est beaucoup mieux maintenant. Tu ne trouves pas, chaton ? »

Il lui sourit perversement et le garda encore un peu dans ses bras, faisant durer ce moment comme pour rattraper cette semaine de séparation. Mais au bout de quelques minutes, il dû se résoudre à se détacher de lui. Le repas les attendait ainsi que le serveur qu’il avait engagé pour l’occasion.

« Tu vas pouvoir rentrer mais tu visitera plus tard. J’espère que tu as faim parce que le repas est prêt et j’ai une surprise pour toi. »

Disant cela, il se saisit de sa main et l’entraina à l’intérieur de la maison, fermant la porte derrière eux. Il serra délicatement sa main dans la sienne et se rendit au salon qu’il avait arrangé pour l’occasion.

« ça te plait, chaton ? »

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Appuyé contre le mur de la maison, Sekai laissa Takome le détailler comme il le voulait, sachant qu'il reconnaîtrait la tenue qu'il avait mise ce jour-là. Il n'aurait pas pu l'oublier, il s'agissait des mêmes vêtements qu'il portait le jour de leur rencontre quand la maison de son amant avait brûlée. Il fallait bien l'avouer, ce jour resterait le plus beau et le plus surprenant de leur vie. Jamais ils n'auraient pu prévoir qu'ils finiraient par habiter ensemble et se côtoyer comme un jeune couple. Il sourit en repensant au jour de leur rencontre, se disant que ce jour-là, le hasard avait décidément très bien fait les choses en les faisant se rencontrer. Même si au tout début, il ne pensait être qu'un coup du soir pour son amant et qu'il disparaîtrait aussi vite de sa vie qu'il y était entré.

Finalement, au bout de plusieurs minutes passées à s'observer mutuellement, Takome se décida enfin à sortir de ses pensées pour rejoindre Sekai et l'attirer contre lui, l'enlaçant dans ses bras. Il esquissa un léger sourire et se blottit contre lui, content de retrouver son contact et sa chaleur qui lui avait tant manqué. Enfouissant sa tête dans son cou, il ferma les yeux un instant, appréciant ses baisers dans son cou et frissonnant alors que son amant marquait sa peau d'une nouvelle trace bleutée, le faisant doucement gémir. Ca faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient rien fait ensemble et la moindre caresse, le moindre suçon le faisait automatiquement réagir.

Le temps qu'ils avaient passé loin l'un de l'autre avait été bien trop long, une véritable torture. Privé de sa drogue habituelle qu'était Takome, Sekai était perdu, désorienté pour ne pas dire déprimé. En manque de sa drogue, en manque de lui, il avait tant bien que mal essayé de s'en passer, se disant que cette séparation ne durerait que quelques jours, le temps pour eux de régler les quelques soucis qui subvenaient encore suite à leur déménagement. Mais c'était plus fort que lui, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à lui, comme s'il s'était emparé de sa tête, de ses pensées, de son coeur qui semblait ne plus battre que pour lui.

Après un dernier coup de langue sur la peau humide de son cou suite au suçon que son amant venait de lui faire, il sortit à nouveau de ses pensées et releva la tête pour plonger son regard vert dans celui de Takome, écoutant sa remarque en souriant légèrement, acquiesçant pour lui faire comprendre qu'il était d'accord avec lui, ne se lassant pas de se faire marquer encore et encore tant qu'il demeurait le seul à pouvoir faire ça sur sa peau et qu'il pourrait le lui rendre et le marquer à son tour. Son corps appartenait peut-être à son amant, mais il en était de même pour lui.

- Je trouvais aussi qu’il manquait quelque chose à cet endroit mais je vois que tu as su remédié rapidement à mon problème sans même que je doive en parler pour que tu le comprennes. Hum… Tu te retrouveras bientôt avec la même marque dans ton cou sans même t’en rendre compte…

Il lui rendit son sourire pervers, se disant qu’il ne tarderait pas à se retrouver dans le lit en compagnie de son amant pour avoir dit ce genre de chose ou tout simplement parce qu’ils étaient tous deux aussi en manque l’un que l’autre et qu’ils avaient besoin de satisfaire leurs besoins et leurs envies. Il resta donc un moment ainsi dans les bras de son amant, se demandant s’ils allaient rester longtemps comme ça à se regarder dans le blanc des yeux. Il le sentit finalement se détacher de lui et l’écouta, hochant la tête à ses paroles même si le mot « surprise » ne lui disait rien qui vaille…

- Oui, tu me feras visiter plus tard, c’est pas le plus important. Et si ça peut te rassurer, je meurs de faim donc je pense qu’un bon repas avec toi me fera le plus grand bien. Mais j’aimerais savoir… C’est cette surprise qui te rendait si nerveux tout à l’heure ? Tu avais l’air tendu…

Il serra sa main dans la sienne et se laissa entraîner à l’intérieur de la maison puis dans le salon, examinant le pièce d’un œil attentif autour de lui, se disant que son amant avait dû passer son temps à tout préparer pendant son absence. Et vu la charge de travail imposante que cela représentait, il ne semblait pas pour autant avoir fait les choses à moitié. La pièce avait été considérablement assombrie, une bonne trentaine ou quarantaine de bougies voir plus éclairaient à elles seules la pièce. C’était tout simplement magnifique. Son regard se posa ensuite sur la table ronde recouverte d’une nappe de couleur foncée déjà dressée avec quelques pétales de fleurs posées dessus. Et enfin, il perçut la douce musique qui s’élevait dans la pièce comme pour apporter une touche de romantisme supplémentaire à la soirée. N’ayant pas un très bon odorat, il ne perçut néanmoins pas tout de suite l’encens qui se dissipait dans la pièce.

- Oui, beaucoup. C’est vraiment magnifique !

Il sourit et se plaça devant lui, caressant sa joue de sa main libre avant de pencher la tête pour venir l’embrasser doucement, laissant sa main dans la sienne.

- Tu t’es donné tellement de mal pour moi… Il ne fallait pas, tu sais… Mais j’apprécie vraiment que tu l’aies fait et j’ai hâte de goûter au bon repas que tu nous as préparé. Je suis sûr que ça sera délicieux. Mais est-ce que je pourrais au moins connaître son contenu ? Ou tu préfères me faire la surprise ?

Plus le temps passait et plus il se détendait au contact de son amant, oubliant presque le stress qui l’occupait un peu plus tôt. Il fallait dire qu’il était difficile de résister quand il était ainsi blottit dans ses bras à gémir doucement alors qu’il lui faisait un suçon de retrouvailles. Ce son avait un pouvoir impressionnant sur lui. Il pouvait à la fois le détendre entièrement et à la fois l’envouter et le pousser entre les draps de leur lit à faire subir les outrages les plus délicieux à son amant. D’ailleurs, en d’autres circonstances, ils auraient laissé de côté le dîner et le serveur pour passer directement à la case chambre et cochonneries. Mais la voix de son amant le ramena à lui et il donna un dernier coup de langue sur le suçon qu’il venait de faire et lui sourit perversement.

« Je te connais bien, chaton. Tu devrais le savoir à force. » Il lui sourit doucement et caressa sa joue alors qu’il lui disait qu’il aurait lui-même la même marque un peu plus tard. « hum… j’ai hâte alors. Tu sais à quel point j’aime sentir ta bouche contre ma peau.»

Il le relâcha finalement et lui proposa d’entrer pour enfin aller dîner. La visite pourrait attendre mais le repas, lui, risquait de finir froid et tout serait gâché. Et puis… il ne serait pas tranquille tant qu’il n’aurait pas fait sa demande. Alors faire visiter leur maison dans cet état n’était certainement pas la meilleure idée. Car, même s’il était un bon acteur et un bon dissimulateur, le fait qu’il ne se soit jamais retrouvé dans ce genre de situation le rendait mal à l’aise et il avait peur quelque part de perdre ses moyens et toute la dignité qui allait avec. Alors autant faire sa demande d’abord et aviser ensuite. Enfin, de toute façon, il semblait que son peut-être futur mari avait faim. Donc tout était réglé, c’était parfait. Enfin presque tout vu que son amant avait apparemment perçut la tension qui l’habitait un peu plus tôt. Il soupira à sa question, sachant que s’il répondait « oui », son amant serait une catastrophe ambulante tout le reste de la soirée et risquait de tout faire tourner de travers. Et il ne voulait pas prendre ce risque. Il avait tout fait pour que ce soit parfait jusqu’ici et n’était pas du genre à apprécier les moindres changements ou écarts dans le programme qu’il avait mis sur pied. Et pour parvenir à ses fins sur ce coup là, il faudrait qu’il ne soit au courant de rien de ce qui l’attendait. Parce que déjà qu’il était un peu sur les nerfs, il n’avait pas besoin que son chaton en rajoute une couche en étant lui-même stressé et en faisant gaffes sur gaffes. Non, il valait mieux que cette soirée reste pour lui une simple soirée de retrouvailles entre deux amants qui finirait par cris et gémissements dans une pièce ou une autre de leur immense manoir. La réponse fut donc rapidement toute trouvée et donnée alors qu’ils pénétraient enfin dans leur demeure.

« Non, ce n’est pas cette surprise qui me préoccupait mais juste quelques détails vis-à-vis du boulot. Rien de grave. Alors ne t’inquiète pas et profite de notre soirée tant qu’on est que tous les deux sans nos hybrides. D’accord ? »

Ils arrivèrent finalement dans le salon et il le laissa découvrir la décoration romantique qu’il avait mise en place tout au long de la journée pour s’occuper l’esprit et ne pas se perdre dans tout un tas de questions qui l’auraient fait reculer et tout abandonner. Enfin, en tout cas, en voyant l’air de son amant alors qu’il observait le salon, il se dit qu’il avait bien travaillé et qu’au moins il n’aurait pas fait tout ça pour rien. Et il sourit en l’entendant dire qu’il trouvait le salon magnifique et le laissa se placer devant lui, répondant à son baiser alors que sa main caressait le creux de ses reins tendrement.

« De rien chaton. Je voulais vraiment que tu sois bien accueillit et que tu te sentes à l’aise ici, que ce soit chez nous et que tu sois aussi bien que dans notre ancienne maison. Et puis, pour l’homme que j’aime, je pouvais bien faire un petit effort au lieu de commander un simple repas dans un fast food par exemple. »

Souriant, il l’entraina jusqu’à la table où il tira sa chaise, le laissant s’assoir et déposa un dernier baiser dans son cou avant de s’installer face à lui. Il s’empara de la bouteille de champagne et servit son amant puis se servit à son tour.

« Non, le repas n’est pas une surprise. En entrée, j’ai pensé à des beignets de chèvre chaud et son coulis d’abricot. En plat, je t’ai préparé un tajine aux fruits secs et au miel. Et le dessert… une fondue au chocolat. Qu’est ce que tu en penses ? »

Lui sourit et tend la main vers lui pour prendre l’une des siennes et la caresser doucement. De son autre main, il se saisit de la petite clochette qui était posée à côté du pot à champagne et l’agita, signalant ainsi au serveur qu’il pouvait apporter le premier plat.

[Hrp: désolé, j'ai fait court cette fois u_u ]

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Malgré les explications que lui fournissait son amant, Sekai restait d’une curiosité insatiable, cherchant par divers moyens à savoir en quoi consistait cette fameuse surprise et la raison de l’état un peu anxieux de son homme, sans pour autant se faire trop insistant et agaçant. Mais Takome cachait bien son jeu, si bien qu’il finit par abandonner l’idée de jouer avec lui pour qu’il lui explique ce qui le perturbait tant. Il se contenta donc d’acquiescer à son explication et à sa question, le gratifiant d’un sourire rassuré même si celui-ci sonnait un peu faux. Il l’accompagna ensuite dans le salon et le félicita sur la décoration qu’il trouvait superbe et bien agencée. Au bout de quelques minutes, il commença à percevoir une légère odeur sucrée qu’il n’identifia pas immédiatement, n’y prêtant pas tellement plus d’attention au premier abord, même si cette odeur titillait inévitablement ses sens.

Il secoua légèrement la tête en sentant les douces caresses de son amant sur ses reins et sentit un frisson parcourir rapidement son corps, étouffant un faible grondement qui, bien interprété, signifiait qu’il aurait voulu de bien plus. Mais ce n’était pas le moment ! Il se contenta donc d’un bref soupir qui suffirait à marquer son impatience et son envie de finir entre les draps du lit avec Takome au-dessus de lui. Connaissant Takome et son insatiable envie de sexe, il se disait qu’après une semaine de diète, il serait encore plus chaud qu’un lapin. Vu sous cet angle, Sekai risquerait de ne plus savoir marcher droit pendant quelques jours. Mais ça, il s’en fichait parce qu’il était bien décidé à user de ses charmes pour exciter le plus possible son amant durant cette soirée, à le pousser dans ses derniers retranchements et à l’épuiser totalement.

- Tu sais, pour moi l’endroit n’est pas si important… Ce qui est important à mes yeux, c’est d’être avec toi. Mais comme tu fais tout pour que je sois heureux et que je me sente bien ici, je ne peux en être que doublement satisfait. Et puis tu sais que j’adore quand c’est toi qui cuisines !

Lui rendant son sourire, il se laissa entraîner vers la table et s’assit sur la chaise que son amant avait tirée pour lui. Il le remercia et se tourna légèrement alors qu’il déposait un baiser dans son cou, l’observant tendrement en glissant une main de son cou vers sa joue. Il le laissa finalement se détacher de lui pour aller s’installer sur le siège face à lui. Tout en observant son verre se remplir de champagne, il écouta la composition du menu que son homme lui avait préparé pour ce soir et sourit, une idée perverse lui traversant l’esprit en entendant la composition du dessert. Il récupéra son verre et en bu une gorgée tout en gardant les yeux rivés sur son homme. Avalant le liquide fluide au goût légèrement sucrée, il hocha doucement la tête puis lui répondit.

- Ce que j’en pense ? C’est que je suis mort de faim et que j’en ai déjà l’eau à la bouche rien qu’à l’énonciation du menu ! Par contre… Je prendrais bien mon dessert sur toi… Hum… Je n’en ferais qu’une bouchée…

Il secoua soudainement la tête en se disant que ça ne plairait peut-être pas à Takome et redescendit sur terre, soupirant en rougissant légèrement. Il se sentirait vachement idiot pour le coup si son amant refusait sa demande. Mais qui sait, peut-être qu'il n'espérait que ça après tout... Il vit finalement un serveur arriver pour apporter les plats et sourit. Décidément, il n’était pas au bout de ses surprises…

[HRP : Pas grave, je préfère la qualité à la longueur ^^]

Bien sûr qu’il était aussi impatient que son amant. Comment ne pas l’être après une semaine de séparation et une abstinence totale si on ne comptait pas ses tête à tête avec sa main droite quand il avait vraiment besoin de relâcher la pression. Mais malgré tout, il voulait d’abord aller au bout de cette soirée, tenter d’y survivre, avant de penser à la fêter dignement à l’étage dans leur nouvelle chambre. Enfin… s’ils arrivaient à atteindre l’étage. Et au vu des réactions de son amant, ce n’était pas gagner. Tant pis, ils inaugureraient la chambre plus tard pour un second round peut-être. Et puis, quoi de plus romantique que de fêter leur fiançailles devant le feu qui brûlait dans l’âtre dans le salon attenant à la pièce où ils se trouvaient ? Surtout qu’il avait prévu qu’ils viendraient un jour à tester cette partie de la maison lors de leurs ébats. Alors si tout ce passait comme prévu ce soir, pourquoi ne pas commencer par cet endroit ? ça lui semblait être une excellente idée quand il y pensait. Mais il revint vite à son amant et fit mine d’ignorer son grognement et son soupire plus qu’équivoques pour lui afin de le conduire à table et de l’y faire s’assoir en parfait gentleman qu’il était.

Une fois en place, il énuméra le repas sans une once d’hésitation bien qu’espérant que celui-ci serait au goût de son chaton. Sinon la soirée aurait vraiment mal commencée et pour sa surprise, il se voyait mal commander des pizzas ou des plats chez tel ou tel traiteur de la ville. Il ne doutait pas de leur qualité, certes, mais il avait choisis exprès de bons produits pour cette occasion. Et si l’idée ne plaisait pas à son amant, cela ne ferait que renforcer la tension qui l’habitait depuis qu’il avait commencé les préparatifs. Et ça, ce n’était pas bon. Pas bon du tout même. Enfin, il semblait que le menu convenait à son homme et il se détendit imperceptiblement en voyant le serveur entrer avec les premiers plats. Il posa donc la coupe pleine de champagne devant son amant et laissa le jeune homme disposer les plats sur la table tout en guettant un possible regard de son amant pour le serveur. Mais apparemment, là aussi, il avait bien fait les choses puisque ce dernier ne sembla pas attirer plus que cela l’attention de Sekai. Deuxième bon point, la soirée commençait plutôt bien et cette réflexion personnelle lui permit de se détendre un peu plus. Après tout, peut-être qu’il s’était angoissé pour rien. Il s’autorisa même un sourire quant à la remarque de son amant en ce qui concernait le dessert.

« On verra, chaton. Mange déjà tout ça et après on avisera. »

Il lui offrit un de ses sourires charmeur dont il avait le secret, montrant ainsi que malgré ses paroles, il était tout à fait intéressé par sa proposition même si elle bousculait quelque peu ses plans. Tant pis, il ferait sa demande avant le dessert. Après tout, cinq ou dix minutes plus tôt ne devraient pas changer grand-chose quant à la réponse de son aimé.

« Et bien, bon appétit. En espérant que ça soit aussi bon que ce que tu espère. »

Oui, il était un peu formel. Il ne pouvait s’empêcher de redevenir l’homme d’affaire qu’il était au quotidien chaque fois qu’une tâche importante ou qu’un évènement particulier approchait. C’était une sorte de carapace dont il n’avait jamais su se débarrasser. Et même s’il était jeune, il est toujours difficile de se dépêtrer de certaines habitudes que l’on a déjà depuis de nombreuses années. Malgré tout, il trinqua avec son amant avant d’entamer le repas en guettant toute réaction de la part de son peut-être futur compagnon afin de savoir si oui ou non il aimait. En tout cas, son silence semblait être plutôt bon signe. Il devait donc apprécier un minimum pour n’avoir rien à redire sur le goût ou la présentation des plats qui défilèrent sur la table au fur et à mesure que le dîner avançait et que le serveur faisait des aller-retour entre la salle à manger et la cuisine. Il s’octroya donc le droit de se détendre un peu plus. Détente qui ne dura guère que le temps de finir le plat principal puisqu’il était arrivé au terme de l’échéance qu’il s’était donné pour faire sa demande. Il fit donc signe au serveur de prendre les plats et usa d’un regard appuyé pour lui faire comprendre qu’il devait attendre un peu avant d’apporter les desserts. Celui-ci comprit le message et repartit en silence, emportant les restes de leur dîner.

Se retrouvant seul face à son amour et à un possible futur heureux, Takome hésita un instant. Il resta silencieux un petit moment tout en dévisageant son amant, se mordant légèrement la lèvre inférieur sous l’effet du stress qui revenait au galop et ne semblait plus vouloir le quitter. Dieu qu’il s’en voulait de se montrer aussi faible face à son homme. Mais c’était ainsi et ça l’avait toujours plus ou moins été. Il ne pouvait pas tricher avec Sekai. Ce dernier avait réussi à percer toutes ses défenses et à s’immiscer tellement loin en lui qu’il lui était difficile de rester l’homme stoïque et froid qu’il était en toute circonstance. Et une fois encore, il se retrouvait livré entièrement face à lui sans y pouvoir quoi que ce soit. Et le fait de savoir qu’il allait lui demander ce que jamais il n’aurait demandé à un autre lui donnait l’impression d’être totalement vulnérable. C’était une sensation bien désagréable d’ailleurs dont il se serait bien passé. Mais maintenant qu’ils y étaient, il n’allait pas se montrer couard et devait se jeter à l’eau. Au moins, quelque soit la réponse, il aurait la satisfaction d’avoir été jusqu’au bout.

C’est ainsi qu’il se retrouva rapidement agenouillé devant son amant, sans trop savoir comment il était arrivé là d’ailleurs. Son corps avait agi plus vite que son esprit qui bouillonnait de doutes, faisant se tordre son estomac d’une manière plus que désagréable. Pourquoi c’était si dur ?

Soufflant un bon coup, il sortit finalement le petit écrin de la poche de sa veste, enlevant le poids symbolique qu’il avait posé contre son cœur. Il caressa un instant l’étui de velours bleu en le contemplant comme si c’était la dernière chose qui le raccrochait à la vie et se décida enfin à lever les yeux vers son chaton. Et c’est la gorge sèche qu’il déclara :

« Voilà, tu sais maintenant pourquoi j’étais plus ou moins tendu depuis le début de la soirée. Mais je ne voulais rien te dire parce que je ne voulais pas que toi-même tu sois stressé et que tu te mettes à faire bêtises sur bêtises comme à ton habitude. » Il se permit un tendre sourire avant d’enchainer en saisissant sa main « Je sais que je te prends au dépourvu et je ne sais pas quelle sera ta réponse mais il fallait que je te fasse ma demande. Parce que malgré ton côté gaffeur, tu es l’homme le plus merveilleux que j’ai rencontré. Tu as su être patient avec moi, tu es doux, tendre, parfois un peu ronchon mais de manière toujours adorable et je sais aujourd’hui que c’est avec toi que je veux finir ma vie. Tu as réussi à me faire changer, à faire de moi un homme meilleur et pour ça, je ne te remercierais jamais assez. C’est pour toutes ces raisons que je suis tombé amoureux de toi, que tu es ancré au plus profond de mon cœur et c’est pour cela que je ne peux plus vivre sans toi. » Il fit une pause, un peu hésitant et tout en scrutant son amant, il ouvrit l’écrin pour lui présenter l’anneau en or blanc qu’il avait choisi pour lui. Se raclant un peu la gorge, il reprit cependant et lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’il était arrivé « Sekai, me ferais tu l’honneur de m’épouser et de t’unir au vieux ronchon pas facile à vivre que je suis jusqu’à la fin de nos jours ? »

Sa voix se cassant légèrement à la fin de sa demande, il préféra se taire, se félicitant tout de même d’avoir réussi à arriver jusque-là sans trop d’hésitation. Il posa donc ses yeux bleus dans ceux d’un magnifique vert de son amant en attendant sa réponse ou une quelconque réaction de sa part.

[hsrp: désolé pour le temps de réponse ^^" j'espère que ça t'ira ^^]

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Un peu déçu par ses paroles en ce qui concernait sa proposition, Sekai se mordit la lèvre et étouffa un soupir. En se basant sur le son de sa voix, on aurait pu croire que ça ne l'intéressait pas. Mais c'était tout le contraire, et ce fut le sourire de son amant qui le rassura, lui faisant comprendre que malgré le ton un peu rude sur lequel il lui avait répondu, il était tout à fait disposé à lui accorder cette faveur. Néanmoins, il pouvait sentir que quelque chose le perturbait et le mettait mal à l'aise. D'habitude, il lui aurait fourni une réponse plus qu'enthousiaste lorsqu'il s'agissait de leurs petits jeux à deux. Il haussa les épaules et laissa passer encore une fois, se disant que son homme finirait sans doute par s'expliquer sur son comportement étrange. Et si il ne le faisait pas, ça serait lui qui le questionnerait afin de savoir quel était le problème. Mais pour l'instant, il le laisserait faire ce qu'il veut, histoire de ne pas trop le stresser durant la soirée de leurs retrouvailles.

- Oui, bon appétit.

Il reposa son verre en voyant le serveur arriver pour déposer les plats et commença à manger en même temps que son amant, ne prêtant pas tellement d'attention au serveur que Takome avait engagé pour l'occasion. Pour lui, il était juste là pour servir les plats, ni plus, ni moins. Il n'avait donc pas à lui accorder la moindre importance car ce qui comptait pour lui ce soir, c'était de retrouver l'homme qu'il aimait. Ce serveur ne passerait que pour une belle décoration à ses yeux. Il entama donc son repas tranquillement, lançant de temps en temps un petit regard à son homme pour voir si tout allait bien, ne trouvant rien à redire sur les plats qui défilaient devant eux car ils étaient tout simplement parfait. Il attendrait de finir le plat principal pour lui faire ses commentaires plus que positifs sur sa cuisine.

- Hum, ce repas est vraiment une réussite. Je ne me lasserais jamais de te laisser faire la cuisine à ma place si tu commences comme ça.

Oui, il aimait flatter l'égo surdimensionné de Takome par moment, sachant que ça ne pourrait que lui faire plaisir. Il posa ses couverts dans son assiette et laissa le serveur emporter les restes du repas, en profitant pour boire une gorgée de vin avant de reposer son verre, se demandant pourquoi le serveur n'apportait pas la suite, enfin la fin plutôt puisqu'il s'agissait du dessert. Il observa son amant, le dévisageant un moment et attendant une quelconque réaction de sa part et ce fut sa posture agenouillée devant lui qui le surprit et lui fit froncer les sourcils. Il ne comprenait pas ce que son amant fabriquait mais le laissa aller jusqu'au bout de son idée. Il le vit finalement sortir un écrin en velours bleu de sa poche et le contempler un moment, commençant à comprendre le pourquoi et le comment de son état depuis le début de la soirée. Il planta ses yeux verts dans les siens et l'écouta avec une attention dont il ne se serait jamais cru capable. Généralement, il décrochait de la conversation avec quelque personne qui soit au bout de deux minutes, voire un peu moins. Cela dépendait de l'intérêt qu'il portait pour les dires de son interlocuteur. Mais les paroles de son homme l'envoûtaient à tel point qu'il se sentait hypnotisé, que plus rien ne semblait avoir d'importance à part le fait d'entendre la voix, les mots, les phrases de Takome.

Il le sentit prendre sa main, mais ne s'arrêta pas de boire ses paroles, sentant son coeur battre de plus en plus fort. On aurait pu croire qu'il aurait explosé sous le choc, la surprise, la joie, la peur et le stress aussi, parce qu'il ne fallait pas qu'il gâche un moment si parfait. Sur son visage, on pouvait surtout y lire de l'étonnement mais aussi une certaine tendresse à l'égard de son amant. Lui aussi avait changé en vivant aux côtés de son homme, mais toujours en bien. Et même si il ne pouvait s'empêcher de sourire en entendant telle ou telle remarque de son amant, il était heureux de l'entendre, de le voir ainsi, de voir qu'il l'avait changé et qu'il l'en remerciait à présent, chose assez étonnante tout de même quand on pensait à ce qu'il était au début de leur relation. Il voulut s'exprimer mais aucun mot, ni autre son ne sortit de sa gorge. Il se contenta donc de l'observer ouvrir l'écrin bleu pour lui présenter un très bel anneau en or blanc et sourit, le laissant achever ce qu'il avait commencé en lui faisant sa demande en mariage. Tout se bousculait dans la tête de Sekai, lui donnant l'impression d'être totalement perdu. Mais il savait qu'en acceptant la demande de Takome, ce serait un bel avenir à ses côtés qui se présenterait à lui. Comment aurait-il pu refuser cela ?

- Takome, je... J'en serais très heureux, vraiment.

Les mots lui manquaient cruellement pour décrire son état d'esprit à ce moment-là. Ne voulant pas le laisser agenouillé ainsi devant lui, il l'attrapa par le bras et le fit se redresser un peu pour ensuite l'attirer contre lui tout en restant assis sur sa chaise. Il le fit s'asseoir sur ses jambes et passa une main dans ses cheveux, caressant au passage sa joue en plantant son regard dans le sien, ses yeux brillants d'une lueur peu ordinaire. Il effleura ses lèvres des siennes, soufflant contre sa peau délicate avant de forcer de sa langue la barrière que formaient ses lèvres pour rejoindre la sienne et la caresser doucement, l'embrassant tendrement en le gardant contre lui. Il fit durer ainsi le baiser un petit moment avant de se décider à le rompre, l'air commençant à se faire rare dans ses poumons. Il leva les yeux vers lui, et c'est en souriant tendrement qu'il ajouta :

- Je t'aime, Takome... Tu ne peux pas savoir à quel point... Et je serais incapable de vivre sans toi.

Il posa sa main libre sur celle qui tenait l'écrin et la caressa doucement, comme apaisé à présent qu'il savait ce qui tracassait son amant depuis le début du repas. Il reporta son attention sur l'anneau un instant, satisfait. Il était heureux, un peu perdu dans ses pensées, il fallait bien l'avouer, mais heureux.

[HRP : Désolé, c'est pas terrible ^^']

» Un chaton d'une humeur joueuse ♥ [PV Takome]