Elros, prince des elfes [finit]

Elros est d’apparence un elfe banal mais d’une grande beauté pour quiconque n’a pas l’habitude de côtoyer ce peuple. Gracieux, souple, quoiqu’un peu frêle, il mesure environs 1m75 pour 60k kg. Ce n’est pas pour autant qu’il est faible. Certes, il n’a pas beaucoup de force et n’est que très légèrement musclé mais il compense tout cela par son agilité naturelle.
Ses cheveux sont longs et d’un tel noir de geai qu’ils présentent quelques délicats reflets bleus à la lumière de la lune. Ceux-ci, bien souvent attachés en une coiffure plus ou moins élaborée selon ses envies, retombent tout de même en frange jusqu’à ses yeux d’un vert profond et envoutant. La longueur de ses cheveux permet aussi de cacher ses oreilles d’une longueur peu commune pour ceux qui ne sont pas de sa race et leur couleur fait ressortir cette peau douce et pâle comme la lune, le faisant presque ressembler à un être irréel.
Niveau vestimentaire, Elros, s’arrange pour porter des tenues qu’il trouve à la fois pratiques et belles. Car il aime les choses belles et délicates. Rien ne vaut donc les longues tuniques elfiques arrivant jusqu’aux genoux, brodées, plus ou moins légères suivant la saison et de couleurs pastelles, parfois bleu ciel, parfois blanc, parfois vert, selon son humeur. En plus de sa tunique, il porte toujours un pantalon assorti, faisant ainsi un ensemble.

Elros est un jeune elfe malgré son âge. Et qui dit jeune, dit fougueux et passionné. Effectivement, son plus grand défaut serait de tout prendre trop à cœur et de faire des montagnes de pas grand-chose. D’un autre côté, cette fougue et cette passion qui dégage peut aussi être un très bon point car lorsqu’il entreprend quelque chose, il s’y met vraiment et y va jusqu’au bout, n’étant pas du genre à abandonner.
C’est aussi, de par sa jeunesse, un elfe rêveur et très sentimental. Souvent, alors qu’il est au pied de sa cabane, il lui arrive de penser au grand amour, à ce lien dont tous les autres parlent comme quelque chose de magnifique. Et dans ces cas-là, la passion laisse place à une douce mélancolie. Mais il rêve aussi d’aventure et de découverte. Comme tous les jeunes, il veut découvrir le monde extérieur et aller plus loin que les limites du clan. Tout cela l’effraie autant que ça l’excite.
D’autre part, du fait de son rang social au sein du clan, on ne peut pas dire qu’il soit orgueilleux, non, il n’a pas été élevé de cette manière, disons plutôt que c’est un elfe franc, au caractère frondeur qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui ne se gênera pas pour dire ce qui le dérange quand ça le dérange. Certes, de manière maladroite parfois mais tout de même, quand il a un message à faire passer il le fera.
Mais notre jeune elfe n’a pas que des mauvais côtés. Quand on le connait bien, on s’aperçoit que c’est un jeune homme rusé et malicieux, un sacré bout en train parfois qui aime faire des blagues et faire tourner en bourrique ses amis qui le lui rendent bien en général. Et, quand il n’est pas occupé à faire de mauvaise blague ou à exprimer le fond de sa pensée avec « douceur », on découvre encore une autre partie de sa personnalité, celle qu’il réservera à son aimé plus tard. Car en effet, comme tout elfe, il est une source inépuisable d’amour et de tendresse qui ne demande qu’à s’exprimer et à être partagé. Encore faut-il trouver la bonne personne, celle qui saura répondre à son caractère parfois explosif et irréfléchi qui sait aussi se révéler doux et délicat quand on sait le dompter.

Elros, fils de Arcano Lómelindi et de Elenwë Luinil, naquit il y a un peu plus de deux siècles maintenant au sein du clan des elfes Sylvestres –ou elfes vivant dans les forêts- dont le nom, Baellae, signifiant « gardiens de l’harmonie », résume tout à fait leur rôle dans les forêts qui leur servent de maison. Ses parents, tous deux chefs de ce clan, furent très heureux de pouvoir enfin avoir un descendant qui agrandissait la famille car ils avaient eu bien du mal à le concevoir malgré toute la science du guérisseur du clan. Et, les siècles passant, sa douce mère commençait à désespérer de pouvoir un jour donner la vie. Elle fut donc heureuse de savoir un beau jour qu’elle pourrait enfin continuer le cycle de la vie après le passage de neuf pleines lunes.
Lorsqu’enfin leur enfant vit le jour, il faisait nuit. Et, comme pour célébrer cette naissance tant voulue, ce fut une nuit particulièrement étoilé qui accueillit le nouveau-né. Une bien étrange nuit étoilée où les astres lumineux semblaient danser pour l’enfant, créant des sortes de vagues lumineuses. C’est pourquoi le couple lui choisit le magnifique prénom Elros, ou écume d’étoiles, pressentant que leur fils était bénit de l’univers et attendu autant qu’eux-mêmes eussent pu l’attendre. Ils se jurèrent donc de le choyer et de le protéger bien plus qu’ils ne l’auraient fait pour un enfant normal avant de le présenter au reste du clan.
Elros grandit donc entouré d’une famille aimante, d’elfes à son service, de précepteurs et d’enfants de son âge qui partageaient les mêmes précepteurs. Bien qu’étant choyé et gâté, il n’était pas capricieux en fait. C’était au contraire un enfant facile à vivre mais qui ne rechignait cependant pas pour aller faire les 400 coups avec ses petits camarades, faisant sourire affectueusement sa mère qui arguait que son fils apprenait les choses de la vie ainsi et grommeler son père qui soutenait qu’il n’irait pas bien loin s’il continuait à se comporter comme un enfant. Malgré tout, il n’était que rarement punit, il savait trouver le juste milieu dans ses bêtises et était assez rusé pour s’arrêter avant qu’il ne commette la bêtise qui certainement lui faudrait une correction.
Tout en grandissant, Elros découvrait la forêt qui les protégeait, apprenait les bienfaits de telle ou telle plante, apprivoisait les animaux sauvages et ceux plus mystiques qui se promenaient dans la forêt. Il n’y avait pas un endroit qu’il ne connaissait, pas une pierre dont il ne savait l’emplacement. Tout lui était tellement familier que l’ennuie commençait à le gagner. Et père et mère qui ne voulaient le laisser s’éloigner de leur maison de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Il ne comprenait pourquoi ils s’entêtaient ainsi. Père était bien partit, lui, étant jeune. Il avait bien quitté leur forêt pour visiter le monde. Alors pourquoi il ne pourrait pas en faire autant ? Son envie d’évasion, son esprit rêveur et son goût pour la découverte, commençaient à faire souffler en lui les premiers vents de la rébellion. Ce, bien qu’il n’en montra rien. Alors, au lieu de s’ouvrir un peu plus à ses parents qui étaient clairement décidés à lui refuser ce qu’il voulait, il décida de découvrir par lui-même ce qu’il pouvait bien y avoir de si terrible en dehors de leur forêt. C’est ainsi que chaque jours il sortait un peu plus loin, s’aventurait discrètement à l’orée du bois, mais n’allait jamais trop loin. A vrai dire, il avait un peu peur. C’était certes excitant d’un côté de braver les interdits, mais de l’autre, il ne savait pas ce qu’il y avait dehors, il avançait un peu en aveugle ou comme un enfant qui ne savait pas trop où il devait poser les pieds. Mais chaque jours, voyant qu’il ne risquait rien, il avançait un peu plus jusqu’à atteindre un beau matin des habitations assez étranges. Il se mit donc à observer ce mode de vie tout à fait différent de celui qu’il avait connu jusque-là. Discrètement, il se faufilait entre les gens dans les rues, un capuchon sur sa tête pour cacher son teint pâle et ses oreilles pointues. Il trouvait d’ailleurs ces personnes étranges. Elles ne ressemblaient à aucune espèce qu’il ait pu connaitre. Et pour cause, il y avait là un mélange de plusieurs espèces. Cet endroit était décidément bien étrange. Mais le plus étrange pour lui, fut sa rencontre avec les humains. Ils lui ressemblaient tellement d’un côté mais étaient tout autant différents d’un autre que s’en était troublant pour l’elfe. Aussi décida-t-il de les côtoyer un peu plus pour en apprendre plus sur eux. Enfin, jusqu’à ce que son père le surprenne un jour à trainer dans les rues de cette drôle de ville. Il s’était fait avoir comme un nourrisson et du rentrer directement chez eux.
Le soir, une fois que son père arriva, il y eu une violente explication entre lui et Elros. Comme jamais encore il n’y en avait eu. Les elfes gardent leur calme en toute situation et se comporter ainsi était indigne de leur nature et plutôt proche du comportement des mortels. Malgré tout, le jeune homme eu finalement gain de cause. Il pourrait aller étudier les humains et les autres espèces de plus près. Son père lui laissait un siècle pour cela. Satisfait, Elros décida de partir le lendemain matin et de commencer sa nouvelle vie.