L'arrivée d'un lion [PV Nada]

Le lionceau s’était appliqué à le masser, c’était bien vrai. Mais pourtant, en bon humain odieux, il n’était pas prêt à l’admettre et à lui faire plaisir en lui offrant une victoire si simple. Ce n’était certainement pas son genre. Et ça, l’hybride devrait le comprendre. Enfin… s’il en avait le temps. Parce que avec ce qu’il lui prévoyait… Le « pauvre » ne vivrait pas assez longtemps pour le connaitre comme il se doit et comprendre l’homme qu’il était vraiment. Non, tout ce qu’il aurait le temps de connaitre de lui, aujourd’hui, serait la cruauté et la violence qui le caractérise depuis la mort de son amant. Tant mieux d’un côté. Il n’était pas prêt à laisser vivre quelqu’un à ses côtés, à s’accommoder d’une présence régulière et quotidienne. Même si, parfois, il devait avouer que ça ne lui ferait pas de mal, que la solitude le pesait un peu. Mais il en était ainsi et c’était pas cette tête basse, ces petites oreilles dressées et cet air de soumission qui le feraient changer aussi facilement. Non, il faudrait plus. Et si le lionceau voulait rester en vie, il devrait trouver ce qui toucherai le cœur endurcit et glacé de l’humain. Autant dire que c’était pas gagné d’avance.

Il mit finalement un terme à ce qu’il désigna comme un massacre et lui annonça la suite du programme, celle qu’il attendait avec impatience, celle qu’il réalisait inlassablement depuis cinq ans maintenant. Cette étape qui le permettait de se libérer de toute la frustration qu’il accumulait en un an ainsi que toute sa colère face au bonheur qu’il avait perdu. Il était rancunier envers l’injustice de la vie et ne faisait que répondre au mal qui le rongeait par le mal. Quoi de plus normal ? La vie ne l’avait pas gâté. Il avait réussi professionnellement, il avait atteint son objectif qui consistait à ne pas finir comme ses parents mais côté sentimental, il lui semblait qu’il ne serait plus capable d’éprouver un jour des sentiments forts pour quelqu’un d’autre. Et ce n’était pas un mal. Cette absence de bons sentiments avait fait de lui un homme redoutable et craint dans le monde des affaires. Quand il avait une idée, un but, il s’y tenait et il n’était pas né celui qui arriverait à l’attendrir pour le faire changer de direction. Et ça, tous ceux avec qui il faisait des affaires ainsi que ses associés en était bien conscients et n’étaient pas très enclins à le décevoir. Il valait mieux rester dans ses bonnes grâces pour leur carrière.

Ils quittèrent donc le salon dans lequel ils s’étaient installé pour le massage demandé par Takome et prirent la route de sa cave, passant par la cuisine, pour finalement arriver à la dite porte qu’il ouvrit avant de s’effacer sur le côté pour laisser passer Nadahel et ne lui laisser aucun échappatoire une fois qu’il aurait compris pourquoi ils se rendaient dans cette pièce. Il ne voulait pas risquer que son jouet s’enfuie et gâche l’anniversaire de son amant défunt. Il le vit donc s’avancer et s’apprêta à suivre le même chemin lorsqu’il fut surpris par la réaction de l’hybride. Il lui faisait un câlin ! Jamais aucun autre n’avait osé le toucher sans en avoir la permission et voilà que celui-ci se jetait dans ses bras, dégageant une innocence qui le figea. Sous le coup de la stupeur, il ne bougea pas, se laissant faire, ne pensant même pas à le repousser et l’engueuler. Ce fut une langue râpeuse, passant sur son menton, qui le ramena à la réalité. S’essuyant avec un air de dégoût, il lui lança un autre regard froid. Il y avait des limites à ne pas dépasser et le lionceau venait d’en franchir une, lui laissant cependant une impression de malaise en plus de la colère qui montait en lui face à ce geste irrespectueux. Et voilà qu’en plus il le remerciait. Fronçant d’abord les sourcils, il ne compris pas le pourquoi du comment de ces remerciement et surtout ce « pour tout » alors qu’il n’avait rien fait pour lui et que vu ce qu’il lui préparait, il ne ferait pour lui. Mais il finit par hausser les épaules en souriant sadiquement. On verrait s’il le remercierait encore dans les dix prochaines minutes quand il aurait commencé à jouer avec lui…

Ne répondant pas, il le laissa descendre les marches qui mèneraient faire sa mort certaine et le suivit lentement, le laissant découvrir le décor. Quand il arriva en bas, il le vit reculer et sursauta au bruit du plateau en métal qui tomba à terre, résonnant dans toute la pièce. Avançant encore un peu, il sentit le lionceau buter contre lui. Un sourire sadique flotta sur ses lèvres alors qu’il l’enlaçait, jetant un rapide coup d’œil sur la pièce qu’il connaissait par cœur. Il pouvait dire le moindre emplacement du moindre objet, de la moindre marque que ce soit de griffure ou de sang séché. Cette pièce était son endroit favori. Se penchant sur le lionceau alors qu’il resserrait son étreinte pour l’empêcher de bouger, il souffla d’une voix rendue rauque par l’excitation malsaine qui découlait de la simple pensée des tortures qu’il allait lui faire subir :

« Voici mon antre, petit lion. Comment la trouves tu ? Elle est à ton goût, j’espère. »

Le poussant un peu vers l’avant, tout en caressant son ventre doucement, il l’emmena devant sa table de torture. Il déposa un baiser sur son cou et le fit se retourner pour se recoller à lui. Souriant sadiquement et perversement, il caressa son dos avant de souffler d’une voix qu’il savait envoutante pour l’avoir utilisée à maintes reprises pour arriver à ses fins.

« Et si tu t’allongeais sur cette table, histoire que je t’envoie au septième ciel ? hum… tu ferais ça pour ton maitre ? »

Se penchant à nouveau vers lui, il lui ravit ses lèvres pour un baiser léger et pleins de promesses.

Il essayait de gagner la confiance du lionceau par tous les moyens mais surtout par le moyen dont il disposait et qu’il savait infaillible pour en avoir usé à toutes les sauces afin de toujours obtenir ce qu’il voulait. Ce moyen étant son charme, il savait que le lionceau ne pourrait y échapper. C’était comme une seconde peau chez lui. Il savait comment en user et quand. Surtout que là, il était urgent de gagner sa confiance pour pouvoir commencer et finir ce pour quoi il l’avait acheté un peu plus tôt dans la journée. Chose qui ne semblait pas gagnée au vue de ses tremblements qui parcouraient son corps faible et pressé contre le sien. Le tout ajouté à sa petite voix incertaine et limite suppliante. Il se dit un instant que si ce jour n’avait pas été si spécial, il l’aurait gardé pour plus tard, pour assouvir ses régulières pulsions sexuelles ou de sadisme. Il sentait autant qu’il voyait que le lionceau était d’un naturel soumis qui l’aurait ravie en d’autres moments. Mais bon, il devait s’en tenir à son programme. Des hybrides de son genre, il en trouverait surement d’autres si l’envie de s’encombrer de ce genre de bestioles lui prenait un jour. Chose peu probable vu le manque de patience flagrant dont il faisait preuve la quasi-totalité du temps.

Il revint au lionceau qui venait de le supplier. Cela le fit froncer les sourcils. Un pleurnichard… Son ex amant méritait bien mieux que ça tout de même. Mais bon, il était maintenant trop tard pour retourner à la boutique et choisir un autre hybride. Il allait donc devoir se contenter de ce qu’il avait sous la main. Soupirant, il caressa son dos et essaya de ne pas trop se montrer impatient et de commencer les choses sérieuses en douceur. Il le détacha en douceur de lui et le souleva, le maintenant par les hanches pour le poser sur la table et le forcer à se coucher avant de grimper à son tour et de le couvrir de son corps.

« ce que je vais te faire ? C’est simple. Je vais faire de toi un grand lionceau. Je suppose qu’on ne t’a jamais touché comme je vais te toucher… Alors je vais t’instruire pour que tu puisses me satisfaire par la suite, pour que je n’ai pas à me plaindre de toi et à te renvoyer dans ta cage miteuse. Parce que ce n’est pas ce que tu veux, n’est-ce pas ? »

Bon, il extrapolait un peu, c’était vrai. Mais il fallait détourner l’attention du lionceau assez longtemps afin de pouvoir l’attacher à la table et commencer ainsi sa petite séance. Enfin, petite… C’était vite dit. Suivant les réactions du lionceau, il se plairait à la faire durer plus ou moins longtemps. Bien qu’il espérait au fond de lui que ça serait plus que moins. Sinon il aurait dépensé autant d’argent pour rien et risquait d’en être frustré. Ce qui n’était certainement pas une bonne idée.

Affichant un sourire qui se voulait rassurant, il observa le lionceau et caressa sa joue avec une douceur qui contrastait énormément avec la brutalité dont il ferait preuve un peu plus tard.

« Ne t’inquiète pas, petit lion. Je ferais attention à toi. Tu ne risques rien avec moi. Après tout, je t’ai sorti de cette cage, non ? alors pourquoi te ferais-je du mal maintenant ? Si je t’ai emmené dans cette pièce, c’est juste pour te faire partager une de mes passions, pour que tu connaisses tout de ton maitre. Mais tu ne risques rien, je te le promets. Tu me fais confiance, j’espère. »

Il observa le lionceau au fur et à mesure qu’il parlait, espérant ainsi le calmer et obtenir plus vite ce qu’il veut. Il espérait avoir été assez convaincant. Alors, pour appuyer ses dires, il caressa son torse doucement*

Son nouveau maître lui avait montré sa pièce préférée dans la maison. Une pièce froide, et glauque. Des frissons parcouraient le corps du lionceau, tandis que son maître le prenait dans ses bras pour lui présenter la cave. Nadahel se tourna légèrement, tremblotant un peu et suppliait l'homme de ne pas lui faire de mal. Il avait peur, peur que ce qui était arrivé ici ne lui arrive. C'était normal pour un petit lion comme lui, cette pièce ne le rassurait guère. Il miaula légèrement quand l'humain le repoussait un peu, redressant lentement sa tête vers lui, les oreilles basses. Il sentit alors son corps se soulever, l'homme le portant par la taille jusqu’à la table en métal froid qui arracha un autre frisson à l'hybride lorsque sa peau entra en contact avec celle-ci. Il regarda l'homme, qui le força à se coucher dessus. Il sentit alors un poids sur son corps. Takome se couchait sur lui, l'empêchant de bouger ou de s'enfuir, mais sa chaleur compensait avec le métal froid qui faisait un contraste assez fort. L'humain lui expliqua alors qu'il le ferait grandir et devenir un grand lionceau, qu'il allait le toucher d'une façon qu'on n'avait jamais faite. Il baissa doucement les oreilles, fixant l'humain. Il hocha doucement la tête, n'essayant pas de se débattre. De toute façon, ça ne servait à rien qu'il se débatte, il était beaucoup moins musclé et plus chétif que son maître.

Mrouw ... Non, je ne veux pas y retourner ! Je ferais tout ce qu'il faut pour ne pas me retrouver dans cette cage ... Je ... J'ai horreur d'être enfermé ...

Il était maintenant couché, sur la table, recouvert par le corps de l'humain. Il ne pouvait pas s'échapper. Mais la voix de l'homme le rassurait un peu. Il redressait ses oreilles, regardant le magnifique visage de l'humain, et le détaillait un peu. Il l'observait et plus il l'observait, plus il le trouvait beau. Il ronronna à nouveau légèrement, fermant les yeux quand l'homme caressait sa joue. Il avait peur, mais essayait de ne pas le montrer, il essayait de se rassurer, de se dire que tout se passerait bien et que l'humain ne lui voulait pas de mal. C'est ce qu'il lui dit juste après, et l'hybride se détendit un peu, profitant alors des douces caresses de l'humain. L'homme le rassurait en lui promettant qu'il ne lui ferait aucun mal, qu'il n'y avait pas de raison qu'il s'inquiète. Il l'écoutait attentivement, et hocha la tête quand il lui demanda si le lionceau lui faisait confiance. Il sourit légerement, avant de sentir la caresse sur son torse, le lionceau se laissant un peu plus aller, ses ronronnements se faisant plus forts. Il passa ses bras autour du torse de l'homme pour le serrer doucement contre lui, fermant un peu les yeux. Oui, il lui faisait confiance. Il n'imaginait pas que l'homme lui mentait, il était si persuasif que l'hybride y croyait alors dur comme fer.

Mia ! Merci monsieur ... Je promet de ne pas vous décevoir ! Je vous fait totalement confiance ! Je suis là pour vous obéir et vous aider, et je jouerais mon rôle du mieux que je le peux !

Il serrait doucement l'humain dans ses bras, ses ronronnements se faisant plus forts et résonnaient dans la pièce alors qu'il frottouillait innocemment sa tête contre le torse de son maître. Sa peur s'en était allé, et son innocence était revenue. Il ne savait pas si ce que Takome allait lui faire lui plairait, mais il l'accepterait. Après tout, il était l'hybride, il devait obéir à son maître. Et il acceptait ce titre de soumis, d'esclave. C'est ce qu'il était depuis qu'il était petit, il était destiné pour ça. Et il ferait tout pour son maître. Il sentit alors les lèvres de l'homme contre les siennes, et d'un coup des liens autour de ses poignets. Il baissa un peu les oreilles, puis d'autres liens vinrent l'attacher aux chevilles. Il baissa légèrement les oreilles, regardant son maître. La peur revenait peu à peu, mais il secoua la tête. Il sourit légèrement, son visage angélique fixant l'humain, ronronnant toujours un peu.

Nyu ... Je veux devenir un grand lionceau ! Montrez moi, s'il vous plait, maître ! Je veux savoir comment vous satisfaire correctement !

Le pauvre lionceau était à sa totale merci. Il n’avait aucune issue, aucune échappatoire. La porte de la cave fermée à clé, son futur jouet couché sur la table et sûrement à moitié écrasé par son poids vu qu’il était maintenant couché sur lui, il était tout à lui jusqu’à ce qu’il ai rendu son dernier soupir. Triste destinée que voilà. Mais voilà, Takome en avait décidé ainsi et il n’aurait d’autre choix que de subir jusqu’à son dernier souffle. Et le pire dans l’histoire c’est que l’animal était assez naïf pour lui faire confiance. Il le lui avait dit lui-même après tout et c’était pas ses ronronnements qui allaient le faire douter de la véracité de ses dires. Mon dieu, il n’était peut-être pas seulement naïf, le lionceau, il devait être un peu stupide sur les bords pour croire quelqu’un comme Takome et, pire encore, pour lui faire confiance alors qu’il ne le connaissait pas. Ce lionceau n’avait certainement rien vu, rien vécu hors de sa cage sinon il aurait su à quel point les humains pouvaient être mauvais, destructeurs, menteurs, manipulateurs. Surtout qu’avec ses sens plus développés, il n’avait pu ne pas comprendre ce qu’il c’était passé ici bien avant sa venue. Entre l’odeur latente de mort, de sang, la vision des outils entreposés sur des étagères comme des trophées, les marques sur les murs… Il aurait dû comprendre dès le début, aussi naïf soit-il. Mais bon, il apprendrait au moins une dernière leçon avant de mourir : ne pas faire confiance à n’importe qui se montrant un tant soit peu « gentil » envers lui. Malheureusement pour lui, il n’aurait pas l’occasion d’appliquer ce qu’il aurait appris à ses côtés. Quel dommage. Pour un peu, il aurait presque pitié de lui. Enfin… Encore aurait-il fallu qu’il puisse être attendrit par qui que ce soit. Chose qui n’était pas près d’arriver selon lui. Après, certes, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, mais il n’avait pas de raison de faire une entorse à son rituel pour cette chose poilue, inhumaine et pathétique. Non, rien ne pouvait l’attendrir chez le lionceau. Même pas son air innocent ou angélique. Et certainement pas ses ronronnements apaisants ou ses petits sourires naïfs ou encore sa voix un peu fluette et adorable. Il n’avait pas de cœur après tout. Ou du moins il n’en n’avait plus. Il l’avait perdu il y avait bien longtemps. Mais à quoi bon s’appesantir sur le passé ? Autant profiter du moment présent et tester les résistances et limites de ce nouveau jouet. Après tout, peut être que sous cet air peu résistant se cachait une volonté de fer qui le pousserait à tenir le plus longtemps par simple instinct de survie. Ah, l’instinct de survie… La plus belle création de la nature d’après lui. Grâce à ça il avait vu des hybrides tenter de résister des heures durant avant de sombrer doucement dans la folie à cause de la douleur et de finalement s’éteindre à jamais. N’y avait-il plus beau spectacle que de voir une lueur folle briller dans un œil affolé ou pourtant pointait une part de détermination malgré les larmes et les cris avant que tout éclat ne quitte ce même œil. Cette vision valait bien n’importe quel tableau de grand peintre et avait un côté assez jouissif. D’ailleurs, lui-même se considérait comme un artiste à sa manière. Il était passé maître dans l’art de la torture et se ressourçait comme d’aucune autre manière en pratiquant cet art. Il était un ange de la mort et s’appliquait à faucher chaque victime avec une délicatesse, un soin, une précision que seule une grande maitrise pouvait atteindre. Si seulement cette pratique était reconnue par le monde des artistes, il arriverait certainement en pole position. Mais revenons-en à nos lionceaux plutôt.

Celui-ci, semblant plus confiant que jamais se permettait même de le câliner comme s’il n’était qu’une vulgaire peluche, chose qui le fit tiquer un peu. Rien que pour avoir osé ce geste à son encontre, il méritait une bonne correction. Pour qui se prenait-il à la fin ? Il fallait véritablement qu’il commence sa séance au plus vite histoire de le remettre à sa place une bonne fois pour toute. Le pire c'est qu’il faisait ça en toute innocence. Enfin, c’est ce qui sembla à Takome. Parce que s’il en croyait les paroles du lionceau, ce dernier semblait totalement conscient de sa place, à savoir celle de soumis. Il semblait donc qu’il ai été éduqué dans le but de servir. Chose qui n’était pas un mystère vu la manière dont il lui avait obéit depuis son arrivée ici. Apparemment son éducation était plus ou moins aboutie. Il lui manquait juste quelques principes comme le fait de ne pas se servir de son maitre comme un doudou même lorsqu’on est content… Soupirant, il tâcha de ne pas montrer son agacement en le calmant directement pour montrer qu’il n’était certainement pas un bisounours. Au lieu de ça, il acquiesça patiemment à sa demande de faire de lui un grand lionceau avec toujours la même innocence dans sa façon d’être et dans ses paroles. Touchant… ou pas. Il ne prit même pas la peine de répondre et se contenta de se pencher pour l’embrasser doucement pour ne pas l’effrayer. Se contentant tout d’abord d’effleurer doucement ses lèvres des siennes, il finit par les presser un peu plus comme si sa propre envie augmentait et qu’il voulait plus que ce chaste attouchement. D’ailleurs, sa langue se joignit bien vite à la partie, caressant tout d’abord ses lèvres sensuellement, demandant l’accès à sa bouche, accès que le lionceau dévoué n’était certainement pas en état de lui refuser. Il ne lui resta donc plus qu’à forcer le barrage qu’était ses dents, chose qu’il fit tout aussi aisément pour enfin rencontrer la langue du lionceau. Là, la sienne se mit à la caresser doucement, jouant avec délicatement pour lui laisser le temps de s’habituer, notant au passage son net manque d’expérience dans le domaine. Mais qu’importe ? Il n’était pas là pour juger de ses compétences sexuelles. Non, il voulait juste détourner son attention. Chose qui semblait plutôt bien fonctionner vu que le lionceau sûrement concentré sur leur échange, n’eut pas l’air de remarquer qu’il s’était saisit de ses poignets pour passer ses mains au-dessus de sa tête. Là, il les colla au métal froid de la table brusquement, marquant de cette façon sa totale domination sur l’hybride avant de pousser les attaches elles aussi en métal autour de ses poignets. Un petit « clic » résonnant dans la pièce lui assura qu’il était bien maintenu et qu’il ne pourrait pas se défaire des liens. Il prit donc la liberté de rompre leur baiser et de se relever pour attacher aussi ses chevilles à la table avant de sourire de satisfaction en voyant l’hybride étendu sous lui, les bras et les jambes écartées, totalement sous son contrôle et sous le bon vouloir de sa volonté.

Descendant de la table, il pu enfin reprendre son véritable visage et laissa tomber les masque du gentil maitre attentif, laissant apparaitre un sourire sadique et un regard malsain ou luisait l’envie et la démence. Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre et son sourire s’agrandit. Il était l’heure et son esprit dérangé réclamait déjà son tribu de sang, de gémissements et d’hurlements de douleur. Tout cela serait bien jouissif. Et c’est avec un sourire narquois qu’il ouvrit enfin la bouche en dévisageant le lionceau :

«Leçon n°1 : ne faire confiance à personne. Et sûrement pas à quelqu’un qu’on ne connait pas même si cette personne a fait quelque chose qui semble être bon pour soi. Mais il est trop tard pour reculer maintenant, lionceau. Et trop tard pour méditer sur cette leçon. On va pouvoir passer aux choses sérieuses. Bonne chance. »

Il lui tourna le dos un instant et se délesta de sa chemise, se retrouvant torse nu et posa sa chemise sur un porte manteau accroché au mur un peu plus loin et prévu à cet effet. Ses vêtements étaient tous de bonne qualité et donc chers par définition. Il ne voulait donc pas prendre le risque de les rendre immettable à cause du sang qui ne manquerait pas de gicler sur lui au cours de la séance. Et puis quoi encore ? Il avait déjà payé assez cher pour avoir cet hybride, il allait pas en plus se donner le luxe d’abimer ses fringues pour les beaux yeux d’un lionceau candide. Enfin, cela ne semblait être qu’un détail à la vue de ce que possédait Takome, de la richesse qu’il affichait sans complexe et du fait qu’il dépensait sans compter. Après tout, il n’était pas radin non plus. Non, il était juste soigneux. Tout devait être parfait et devait aller selon son désir. Et pour cela il s’en donnait les moyens.
Une fois en « tenue » de maître de torture, il s’approcha de son établit à outils et laissa son regard se balader entre chaque objet qui y était méticuleusement posé en chatonnant doucement un air assez gai au premier abord mais qui avait plus des sonorités de film d’horreur quand on y prêtait plus attention. Etrange, non ? En fait toute l’astuce venait du ton employé et des changements effectués au fur et à mesure qu’il avançait dans son chantonnement.

« hum… Par quoi allons-nous commencer, petit lion ? Dis moi, tu veux que ce soit rapide et douloureux ou lent et douloureux ? Je présume que tu préfèrerais rapide… Mais vois-tu, je n’ai pas envie de gâcher mon plaisir pour exaucer tes souhaits. Et puis, après tout, ton rôle n’est-il pas de satisfaire ton maitre ? Tu l’as dit toi-même tout à l’heure, non ? »

Son attention se porta finalement sur un tournevis, un sécateur, un marteau et des clous. Tous plus ou moins rouillés et certainement assez émoussés pour compliquer la pénétration dans le corps de son hybride. Ça serait parfait pour donner le ton à leur séance, pas vrai ? Douloureux et lent. Tout comme il aimait. Que demander de plus ? Ce n’était pas lui qui allait s’en plaindre. En ce qui concernait Nadahel par contre… C’était une toute autre histoire. Une histoire qui ne le regardait en rien. C’est pourquoi il se saisit des outils choisis et revint vers lui rapidement, observant son air avec délectation avant de les déposer sur la tablette se trouvant à côté de la table en inox où était allongé le lionceau mais étant tout de même inaccessible même s’il essayait de le toucher avec sa queue. Il s’était fait avoir une fois, il y avait bien longtemps. Un hybride avait usé de sa queue pour chopper le tournevis et le lui avait planté dans la cuisse sans qu’il ne s’y attende. Depuis, il s’était promis de ne plus commettre d’erreur aussi grossière et plus d’incident du genre ne lui était arrivé. Mais bon, il doutait que le lionceau aurait pensé à faire ce genre de chose. Ce dernier devait être paralysé par la peur à l’heure actuelle. C’est pourquoi il ne perdit pas de temps et arracha rapidement ses vêtements qui cédèrent sans problème vu leur piètre qualité et leur finesse.

« Que les choses sérieuses commencent. Ce fut un plaisir de te rencontrer et j’espère que la suite sera tout aussi plaisante. »

Pour illustrer ses dires, il se saisit vivement du tournevis qu’il lui planta sans pitié dans l’abdomen.